BUTARE-RWANDA, DU 08 AU 12 JUILLET 2018

En venant à ce colloque, les participant, les Pasteurs et les Chercheurs, avaient été conviés à participer à une réunion à l’évêché de Butare pour réfléchir sur le cadre international au sein duquel les travaux portant sur l’Église, les Religions et nos Sociétés allaient continuer à avoir lieu. C’est dans ce sens que la Fondation Internationale Religions et Sociétés a vu le jour en présence et avec les encouragements de Son Excellence Monseigneur Vincenzo Angelo Zani, secrétaire de la congrégation pour l’éducation catholique.  

Les praticiens du monde scolaire, le monde des religions, les organes de sécurité, le secteur associatif, etc. se confrontent chaque jour aux défis communs issus des phénomènes religieux. Cela n’épargne pas les chercheurs et les acteurs du cours de religion dans les différents pays et systèmes scolaires. Au Nord comme au Sud, les cas de radicalisation ne se comptent plus et conduisent malheureusement aux attentats et aux autres actes inhumains. Au Sud, les enfants « dits sorciers » ne cessent d’être victimes de la maltraitance familiale et sociale, les prophéties apocalyptiques sèment le trouble dans les sociétés, les prières de nuit et les gestes de prosélytisme perturbent l’ordre public, les familles sont déchirées à cause de l’intolérance religieuse des uns et des autres, le massacre des albinos en Tanzanie, etc. Derrière ces questions, se profile la problématique citoyenne du vivre ensemble et de l’épanouissement de chacun, de chaque communauté croyante et enfin de chaque société.

Ces problèmes interpellent les religions et nos sociétés contemporaines. À ce titre, ils sont considérés également comme les défis de l’école d’aujourd’hui.  Ainsi, en quoi ces phénomènes constituent-ils un problème pour nos sociétés ? Comment l’école vit-elle ces questions ? En quoi le cours de religion peut-il être pertinent dans ce contexte ? 

En se proposant à tous les chercheurs et à tous les praticiens concernés par la religion, en général, et par le cours de religion, en particulier, ce colloque se veut un lieu de réflexion critique, d’une part, et de partage d’expériences et d’expertises, d’autre part.

Les conférenciers interrogeront et chercheront à dégager les atouts propres au cours de religion dans le sillage des défis actuels de l’école, selon les sociétés. A côté de cette démarche réflexive, ce colloque envisage une mise en place d’un cadre international rassemblant les pasteurs et les chercheurs autour des questions relatives à l’Église, aux religions et à nos sociétés. 

Deux approches de la religion s’imposent comme deux paradigmes complémentaires d’aborder les phénomènes religieux dans ses modalités internes et externes. Ces deux démarches marquent le cours de religion et font de lui une discipline scolaire riche et complexe à tel point que, d’une part, les politiques le trouvent, dans certains pays ou systèmes scolaires suspect, et, d’autre part, les responsables religieux, dans certaines églises et religions, ne se soucient pas assez de ce cours sous prétexte qu’il sort de leurs prérogatives évangélisatrices, au sens de faire adhérer l’individu à une religion. 

En conséquence de ce qui précède, ce colloque donnera la parole aux hommes et femmes de terrain, responsables religieux (évêques, prêtres, religieux et religieuses, directeurs d’écoles catholiques) ainsi que les responsables civils qui ont des religions dans leurs attributions, pour relater les cas concrets d’attentes et d’inquiétudes face aux phénomènes religieux, d’une part. D’autre part, les responsables catholiques et les chercheurs tenteront d’identifier les défis actuels de l’école et montreront l’apport original et spécifique de l’enseignement catholique et du cours de religion dans une perspective de relever ces défis. Il sera question d’interroger les pratiques existantes et dresser les pistes de solution que le cours de religion peut offrir aux manifestations problématiques de la religion dans les sociétés contemporaines ainsi que son apport spécifique dans l’avènement d’une société où il fera bon vivre.