Les pluralités contemporaines et leurs impacts sur l’Église

Les pluralités contemporaines et leurs impacts sur l’Église

Les différents intervenants ont fait remarquer que notre époque est marquée par l’affirmation des pluralités dans leurs formes culturelles, religieuses, politiques, sociales, ethnique et morale. Cela conduit à deux dangers majeurs, à savoir le repli sur soi et la tendance d’imposer aux autres sa vision du monde et de la vie. Le rejet de la différence, le populisme, la xénophobie, le racisme, la discrimination, le tribalisme et les conflits qui en résultent sont les phénomènes concrets qui caractérisent les relations de plus en plus difficiles entre les particularités, dans nos sociétés contemporaines. La fracture entre le Nord et le Sud s’exprime aujourd’hui à travers le renforcement des blocs géopolitiques dont le fossé ne cesse de se creuser. La prise de conscience croissante de valeurs et de cultures propres au Sud, dans la société et dans l’Église, conduit à l’affirmation de plus en plus forte de la différence et de la particularité de l’Afrique. 

Sur le plan politique, certains États africains ont rompu des relations diplomatiques avec des États du Nord. Dans l’Église, l’écart culturel entre le Nord et le Sud s’est manifesté à travers les réactions des Églises d’Afrique face aux propositions pastorales promues par le document romain « Fiducia supplicans ». Aujourd’hui, l’affirmation de l’identité culturelle essentiellement basée sur la communauté, au Sud, et le développement de la morale individuelle dans les sociétés du Nord constituent deux éléments principaux justifiant les oppositions à caractère moral entre le Nord et le Sud. Les participants au colloque de Maredsous ont montré que cette situation est à l’origine des défis caractérisant, d’une part, la coopération missionnaire entre les Églises du Sud et les Églises du Nord, et, d’autre part, l’Église universelle.